Jacob Cunningham

Jacob Cunningham. Voilà un nom que vous entendrez peut-être, une silhouette que vous serez sans doute amené à croiser plus d'une fois au sein des locaux de la SHER. La blouse blanche se confond avec des vêtements sobres mais élégants, et surtout propres, signes évidents que cet homme là ne fréquente pas les terres désolées au quotidien. Quelle chance !... Oui, quelle chance.

Alors, à quoi ressemble-t-il, cet homme là, puisque nous sommes là pour en parler finalement ? Pour peu que l'on daigne y attarder un regard, voilà ce que l'on risque de rencontrer. Un type d'un peu moins d'une trentaine d'années qui a du mal à garder la tête droite, déjà, perdu qu'il est sur ses innombrables notes – franchement, qui rédige encore des notes papiers de nos jours ! – et qui bien souvent ne regarde pas où il va. Si Jacob paraît grand, c'est qu'il n'est pas bien épais. Cette silhouette sèche s'allonge sur environ cent quatre-vingt centimètres de peau pâle parfois abîmée, souvent bardée de fines coupures sur les doigts, tout dépend des manipulations qu'il a eu à effectuer. Des cheveux d'un noir de jais légèrement longs sur le front, des traits fins ponctués par des pommettes saillantes, l'homme présente des caractéristiques plus britanniques qu'américaines, mais ces détails ont tendance à perdre de leur importance face à ses pupilles d'un bleu azurin étonnant. La beauté ne se juge qu'à l'aune des goûts de chacun, non, ce qu'elles reflètent davantage qu'une quelconque inquiétude esthétique, ces pupilles, c'est l'innocence candide de leur porteur. Jacob tout entier semble imprégné d'une gentillesse touchante, gorgé d'une compassion véritable et d'un altruisme étonnant au sein d'une organisation qui a fait de la violence et de l'inhumanité ses fers de lance. Remises en contexte, ces qualités prennent alors l'allure d'une provocation particulièrement cynique. Pourtant l'homme semble réellement sincère. Allez savoir, les choses sont peut-être tout simplement plus complexes qu'elles n'y paraissent de prime abord.

Quoi qu'il en soit vous êtes assuré que cet homme là n'hésitera pas à vous répondre, poliment, avec patience sans nul doute, et certainement qu'il serait facile de l'envoyer faire vos corvées à votre place... non, vraiment, sa voix basse et angélique, ses grands yeux clairs, sa façon d'hésiter, souvent, entre deux mots, le font vite passer pour une bonne poire, un type aisément manipulable. Ce qu'il n'est qu'en partie. En effet, pour peu que vous le dérangiez au beau milieu d'une équation délicate il n'hésitera pas à vous mettre à la porte. Il vous aime bien, ok, mais faut pas pousser : le travail, c'est le travail ! Et c'est bien là la seule chose qui le dévore, le reste... il est comme chacun, il a de petits hobbies : la mécanique, l'électronique, le charcutage d'êtres viva... la médecine. Tenter des expériences, améliorer ce qui existe, résoudre l'insoluble, voilà son véritable travail, et Jacob Cunningham a cela de bien qu'il sait faire preuve d'une ingéniosité étonnante pour parvenir à ses fins. Fascinant, n'est-ce pas ? Lui, en tout cas, en est persuadé. Tellement que lorsqu'il se retrouve face à une nouvelle énigme, vous êtes certain de ne plus le voir penché que sur cela... curieuse détermination pour ce caractère sans relief, ma foi !